Une épaisse fumée noire visible à des dizaines de
kilomètres à la ronde. Elle émane d’un poids lourd stationné sur l’aire de Maurepas, situé à quelques mètres de l’accès à l’A1 depuis la gare de péage de Péronne-Nord, à Cléry-sur-Somme. Il est un peu plus de 16 heures et les pompiers de Péronne arrivent rapidement sur les lieux. Outre la cabine du camion complètement en feu, ils découvrent à quelques mètres de là un homme emmitouflé dans une couette blanche trempée, dans un état second mais conscient. L’homme, le chauffeur du poids lourd, est très gravement brûlé, notamment aux jambes. Il est aussitôt pris en charge par les sapeurs, qui réclament rapidement des secours pour éteindre l’incendie, très violent. Les centres de secours de Péronne et Rosières-en-Santerre envoient des renforts, appuyés par le fourgon de grande capacité venu d’Amiens-Poulainville, ainsi que par des équipes de Bapaume (Pas-de-Calais) et Marcoing (Nord). En tout, 26 pompiers luttent contre l’incendie, sous les ordres du lieutenant Gilles Leperlier, du centre de secours principal de Péronne. Un travail délicat et dangereux: vers 16 h 45, le réservoir explose littéralement, déversant des dizaines de litres de carburant enflammé sur le parking. La chaleur se fait sentir à plus de 100 mètres
Quelques minutes plus tard, une énorme déflagration se fait de nouveau entendre: un pneu vient d’exploser. Heureusement, la cargaison n’est pas dangereuse. La remorque était chargée de palettes de jus de fruit. Le camion était parti le matin d’Allemagne, en direction de Malaga (Espagne). Le service des grands brûlés Les pompiers parviennent enfin à circonscrire l’incendie peu après 17 heures, quelques instants après l’arrivée du Dragon 62, l’hélicoptère de la sécurité civile, venu du Touquet (Pas-de-Calais). Car l’état du chauffeur, un Roumain, inquiète. Conscient au moment de l’arrivée des pompiers, il est conditionné et endormi avant d’être héliporté peu après18 h 30 vers l’hôpital Percy de Clamart (région parisienne), au service des grands brûlés. Le malheureux est grièvement brûlé, notamment aux jambes: l’état de son pantalon de survêtement, abandonné sur une bordure, témoigne de ce qu’il a enduré. Alors que l’hélicoptère décolle vers Percy, les équipes de la Sanef déblayent déjà ce qui reste de la carcasse, avec l’aide des pompiers qui continuent d’arroser ce qui reste du convoi carbonisé. Joël Dubreuil, sous-préfet de l’arrondissement de Péronne, n’a fait aucun commentaire sur ce tragique fait divers. Même silence de la part du lieutenant Rosalie, commandant du peloton autoroutier de Roye, qui n’a pas souhaité s’exprimer ni évoquer la moindre hypothèse. Une enquête a été ouverte afin de déterminer les causes de ce drame. Plusieurs raisons sont évoquées: un chauffage défectueux dans la cabine du routier, qui se reposait selon un de ses collègues et compatriotes (lui aussi arrêté), pourrait être la cause des flammes. Autre hypothèse: l’homme aurait pu s’endormir avec une cigarette allumée. Durant l’opération, la circulation n’a pas été coupée sur l’A1, malgré quelques gênes provoquées
par l’épaisse fumée noire qui émanait des flammes
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