L'intégration des économies d’Afrique du Nord reste limitée en
dépit d’un grand potentiel, regrette un récent rapport de la Banque
africaine de développement. Il y a, rappelle-t-il, une complémentarité
possible entre les Etats à économie largement privatisée que sont la
Tunisie, le Maroc et l’Egypte, d’un côté, et, de l’autre, la Libye et
l’Algérie, qui ont d’énormes excédents de capitaux et de larges marchés
des biens et services. Les bouleversements en cours dans la région
peuvent susciter des incertitudes sur l’avenir mais aussi les espoir
d’une véritable intégration nord-africaine.
« Libérer le potentiel de l'Afrique du Nord grâce à l'intégration régionale » est le titre d’un récent rapport de la Banque africaine de développement (BAD), qui examine les principaux défis se dressant devant l'intégration des économies des six Etats nord-africains: le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, Libye, l’Egypte et la Mauritanie.
« Libérer le potentiel de l'Afrique du Nord grâce à l'intégration régionale » est le titre d’un récent rapport de la Banque africaine de développement (BAD), qui examine les principaux défis se dressant devant l'intégration des économies des six Etats nord-africains: le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, Libye, l’Egypte et la Mauritanie.
- Le rapport note de prime abord que « les divers atouts dont dispose
la région offrent l’occasion d’approfondir le développement grâce à
l'intégration ». Il souligne que les économies nord-africaines peuvent
être classées en deux groupes distincts. D’un côté, la Tunisie, le
Maroc et l’Égypte, qui possèdent des secteurs privés dynamiques ainsi
que des bases de production diversifiées, avec des secteurs de services
en expansion malgré la faiblesse de leurs ressources financières. De
l’autre côté, la Libye et l'Algérie, qui ont des excédents de capitaux
et de larges marchés des biens et services, ainsi que des potentialités
d’emplois pour les migrants. « Il existe, de toute évidence, des
possibilités de tirer des avantages mutuels grâce à l’investissement et
aux échanges transfrontaliers entre ces deux groupes de pays »,
souligne le document de la BAD. Malgré ce potentiel, « l’intégration
régionale demeure très limitée », regrette-t-il. Le niveau d’échanges
intra-régionaux est, en effet, le plus bas de toutes les régions du
monde et se situe bien en deçà de celui atteint par d’autres
communautés régionales du continent. Le coût économique de cette
absence d’intégration a été évalué en 2008 entre 2 à 3 % du PIB.
- La fermeture de la frontière algéro-marocaine divise la région.
- Les
préoccupations sécuritaires et l’absence de volonté politique sont
citées, dans le rapport, comme étant les facteurs-clefs qui entravent
l’intégration régionale nord-africaine. La fermeture des frontières
terrestres algéro-marocaines depuis 1994 est donnée en exemple des
situations qui participent à dilapider le potentiel de complémentarité
économique entre les Etats d’Afrique du Nord.
La fermeture de ces frontières a « divisé la région en deux zones géographiques distinctes et difficile à relier, lit-on dans le document. Cette situation limite les échanges et les investissements entre les deux pays directement concernés, le Maroc et l’Algérie, ainsi que le transit des biens et services de part et d'autre des frontières », note-t-il, relevant que l’appui politique à l’intégration régionale en Afrique du Nord demeure timoré.
Les relations avec l’UE favoriseraient l’intégration régionale
La difficulté d’avoir une architecture institutionnelle unissant les six pays d’Afrique du Nord s’ajoute à l’intégration régionale déjà entravée. L’Union du Maghreb arabe (UMA) regroupe tous les pays de cette région, sauf l’Égypte qui est, elle, membre du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA). Pour rappel, tous les pays de cette région, sauf l’Algérie, font partie de la Communauté des Etats Sahélo-sahariens (CEN-SAD).
Les liens qui unissent les Etats nord-africains à l’Europe peuvent « favoriser une coopération accrue au sein de la région », estime le rapport de la BAD. L'Egypte, le Maroc et la Tunisie ont signé, dans le cadre de la politique européenne de voisinage, des accords qui comprennent, entre autres, l'adoption de normes internationales (compatibles avec les normes européennes) dans de nombreux domaines. « Si chaque pays de la région adopte progressivement les règlements de l’Union européenne et que le mouvement se généralise, il s’en suivra une harmonisation des règles au sein des pays d’Afrique du Nord avec les normes internationales. Cette situation créerait des possibilités accrues d’intégration poussée ».
Le « Printemps arabe », un élément facilitateur
Le rapport indique que les bouleversements politiques qu’a connus la région en 2011 et qui ont contribué à la chute de nombreux régimes gouvernants peuvent susciter des incertitudes mais aussi un nouvel espoir pour l'intégration nord-africaine. Il y a une éventualité que des pays de la région adoptent des politiques économiques plus autocentrées - y compris le protectionnisme et des contrôles financiers accrus - induites par la nouvelle donne de la transition démocratique, rappelle-t-il. Toutefois, note-t-il, « l’expérience commune qu’a été la quête de systèmes politiques plus ouverts peut renforcer la collaboration entre les pays sur les questions économiques et les gouvernements reconnaîtront, peut-être, que l’ouverture et l’intégration régionale sont les moyens les plus efficaces pour atteindre le développement ».{jcomments on} - Entretien avec Abdellatif Maâzouz, ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l’étranger
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